Cercle Clichy de Monmartre seul cercles de jeux à ParisPoints de chute naturels des inconditionnels de jeux d’argent de la capitale, les cercles de jeux de Paris voient, lentement mais sûrement, passer une époque.

Celle où ils régnaient encore en maître dans la ville et ses environs, faute de concurrence, en vertu d’un dispositif légal qui prétend vouloir éviter les dérives liées à ce type d’activités.

Aujourd’hui, les choses sont en train de changer. Paris a décidé d’ouvrir ses portes aux établissements légaux de casino, ceux qui opèrent en toute transparence dans le reste de la France. Et les cercles de jeux disparaissent…

14 établissements fermés sur…15

Alors qu’il y a quelques années, ils étaient encore 15 à dicter leur loi sur Paris et sa couronne, les cercles de jeux ont, l’un après l’autre, dû fermer leurs portes.

Impliqués pour certains dans différentes affaires de fraude et de blanchiment, le Wagram, le Concorde, le Cadet ou encore l’Aviation Club France, ne sont plus aujourd’hui que d’anciennes gloires déchues. Dans le lot, seul le Cercle Clichy-Montmartre s’accroche et se prépare à faire face à l’arrivée imminente des nouveaux clubs casinotiers imposés par la nouvelle réforme.

Nouvelle ère, nouvelles mœurs

Erigés en véritables blanchisseuses des fonds d’une certaine pègre, les cercles de jeux franciliens n’avaient plus vraiment bonne presse.

Dirigés en majorité par des clans corses récompensés pour leur implication pendant la Résistance, ils ont souvent été au cœur de sordides affaires financières impliquant parfois les responsables des services de police censés encadrer leur activité. Leur statut juridique très flou ouvrait également la porte à de nombreuses dérives.

Alors quand la possibilité d’ouvrir le secteur à d’autres acteurs plus « transparents » s’est offerte, les autorités n’ont pas hésité longtemps.

La réforme autorisant l’installation d’établissements casinotiers réglementés dans la capitale et ses environs a en effet précipité la fin des cercles de jeux franciliens. Les nouvelles règles imposées sont taillées pour favoriser au maximum la croissance des nouveaux venus.

Interdiction a notamment été faite aux cercles de jeux qui resteraient actifs de proposer des tables de Blackjack et de Roulette, ainsi que des machines à sous. Difficile d’envisager une quelconque pérennisation de l’activité dans un tel étau, sans oublier les nouvelles charges fiscales imposées par la réforme.

Un nouveau visage pour le secteur à partir de 2018

A partir du mois prochain, Paris accueillera son premier établissement casinotier. Les groupes ayant postulé pour l’administrer sont ceux qui dominent actuellement le secteur en France : Partouche, Barrière, Tranchant, mais aussi Raynaud. La préfecture délibérera dans les prochaines semaines.

En attendant, la police des jeux continue de baliser le terrain pour les nouveaux arrivants en menant une lutte sans merci contre les nombreux tripots clandestins qui se créent ces derniers mois. Car si les cercles de jeux officiels d’Ile-de-France ne sont plus vraiment à craindre, les résidus nés de leur départ sont bel et bien présents.