L'Autorité Nationale des Jeux en guerre contre les casinos en ligne illegaux en France

L’Autorité Nationale des Jeux en guerre contre les casinos en ligne illegaux en France

Le nouveau gendarme français du secteur des jeux d’argent en ligne est décidé à partir en guerre contre les casinos en ligne qui proposent encore leurs services aux joueurs en ligne français.

En activité depuis juin 2020, la nouvelle équipe de l’Autorité Nationale des Jeux (ex-ARJEL) a en effet inscrit parmi les priorités de son plan d’action 2021-2023, la lutte contre l’offre de ces centaines de casinos virtuels qui attirent un nombre croissant de joueurs en ligne français, à la faveur du contexte actuel de crise sanitaire.

Plus de 1000 sites illégaux, mais tout de même accessibles

La législation française en rapport avec l’exercice des jeux d’argent en ligne n’autorise, pour le moment, aucun casino en ligne à proposer ses services dans l’Hexagone.

Toutefois, à cette date, aucune disposition légale ne permet au régulateur d’empêcher les joueurs français d’accéder aux Url des sites des casinos en ligne virtuellement installés à l’étranger, et qui opèrent avec des licences délivrées par des juridictions comme la Curaçao Gambling Commission ou la Malta Gambling Authority, entre autres.

Ces sites, dont le nombre a connu une forte croissance au cours de ces dernières années, sont, pour des millions de joueurs français, les points de chute parfaits pour assouvir leur passion et tenter leur chance sur leurs machines à sous et jeux de table en ligne favoris.

Si l’on en croit les résultats d’une récente étude, plus de 1000 casinos en ligne de ce type seraient ainsi librement accessibles depuis l’Hexagone et plus de 200 d’entre eux permettraient aux résidents français d’ouvrir un compte joueur.

Les casinos en ligne illégaux en France boostés par le confinement

Il faut dire que la récente crise sanitaire et le premier confinement général qu’elle a entraîné ont plutôt accentué la chose. En effet, en raison de l’arrêt de la plupart des compétitions sportives, de nombreux parieurs en ligne français se sont tout simplement orientés vers les casinos en ligne non-agréés ARJEL.

Les résultats de différentes études menées sur le sujet révèlent ainsi que plus de 2,2 millions de joueurs en ligne français seraient soit déjà clients de ces casinos virtuels, soit en passe de le devenir.

Ce qui représente un marché potentiel énorme qui échappe au régulateur : entre 711 millions et 1,1 milliard d’euros de PBJ annuel.

De nouveaux pouvoirs pour une répression plus efficace

Face à cette véritable déferlante et à la perspective d’une prolongation des effets de la crise du Coronavirus, l’actuelle présidente de l’ANJ, Isabelle Falque-Pierrotin, veut doter l’institution des prérogatives juridiques et administratives pour agir plus vite et plus efficacement. En effet, les dispositifs actuels et les pouvoirs dont dispose le régulateur l’obligent à de longues procédures avant d’aboutir au blocage effectif des sites illégaux et des noms de domaines associés à leurs marques.

Inscrit en premier point du « plan stratégique 2021-2023 » de l’institution, la lutte contre l’offre illégale de casinos pourrait donc faire des vagues si les propositions d’Isabelle Falque-Pierrotin sont retenues.

S’achemine-t-on vers un blocage complet de l’accès aux casinos virtuels étrangers pour les joueurs en ligne français ? La législation française va-t-elle évoluer pour enfin autoriser des opérateurs de jeux de casino en ligne à proposer légalement leurs services dans l’Hexagone ? Les prochains mois nous le diront.